Affaire « Carton rouge » : le procès inédit à Nancy mêle diamants, bitcoins et escroqueries dans le monde du football

Le procès inédit de l’affaire « Carton rouge » s’ouvre à Nancy, révélant un véritable scandale où se croisent diamants, bitcoins et escroqueries dans l’univers du football. Plus de 1200 victimes, dont plusieurs clubs professionnels, sont au cœur d’un réseau tentaculaire de fraude et d’arnaques financières, soulignant les dangers persistants d’une économie numérique en plein essor. Les actes reprochés, allant de la vente de faux diamants à des escroqueries au sein même des agents de joueurs, jettent une lumière troublante sur les implications éthiques et juridiques qui entourent le sport contemporain.

Le procès de l’affaire « Carton rouge » s’ouvre à Nancy, dévoilant un véritable scandale financier qui dépasse les frontières du sport. Au cœur de cette affaire, des escroqueries orchestrées par un réseau complexe impliquant notamment des diamants et des cryptomonnaies, ont touché plus de 1200 victimes, parmi lesquelles figurent une douzaine de clubs de football. À partir du 21 octobre, vingt-deux prévenus sont appelés à comparaître, exposant ainsi des manigances dignes d’un thriller.

Un réseau tentaculaire d’escroqueries

L’affaire « Carton rouge » met en lumière un réseau d’escrocs qui a réussi à soutirer près de 28 millions d’euros à des victimes. Les prévenus, âgés de 28 à 73 ans, sont accusés d’avoir mis sur pied des systèmes de vente de faux diamants ainsi que des arnaques aux bitcoins. Pour crédibiliser leurs actions, ils se faisaient passer pour des agents de footballeurs, permettant de siphonner les salaires de sportifs involontaires. L’audience, qui s’échelonnera sur plus de trois semaines, est marquée par la présence d’accusés qui encourent jusqu’à 10 ans de réclusion.

Des victimes aux prises avec la détresse financière

Les conséquences de ces escroqueries se traduisent par des pertes financières dévastatrices pour de nombreuses victimes. Certaines d’entre elles ont été convaincues d’investir des sommes folles dans des projets illusoires, comme des « plans d’épargne diamants ». Le cabinet d’avocats Colman, représentant une centaine de ces victimes, souligne que pour eux, ce procès est bien plus qu’une simple audience. C’est un signal fort contre l’impunité des fraudes financières internationales, symbolisant un combat long et difficile pour retrouver justice.

Un coup dur pour le monde du football

Le monde du football se retrouve aussi en première ligne de ces arnaques. Près de douze clubs professionnels ont été touchés, perdant des sommes qui peuvent paraître dérisoires comparées aux transferts pharaoniques du ballon rond, mais qui, estimées à environ 60 000 euros, représentent un préjudice non négligeable. Des clubs tels que Sochaux, Angers, et Toulouse, ont été directement impactés par ces manigances, mettant ainsi en lumière les vulnérabilités du secteur face à des systèmes frauduleux bien rodés.

Une machination planifiée depuis Israël

C’est en Israël, dès 2016, que les rouages de cette machination ont été mis en place. Deux hommes ont missionné des complices à Marseille, créant des sites Internet frauduleux pour vendre des diamants et proposer des investissements en cryptomonnaies. Les opérateurs ont ouvert 199 comptes bancaires dispersés dans 19 pays, facilitant ainsi la collecte de fonds versés par les victimes. Cette structure complexe rend difficile la traçabilité des fonds et l’indemnisation des victimes.

Des fonds estimés et une traçabilité difficile

Durant l’instruction, près de 2,8 millions d’euros ont été saisis, mais ces sommes risquent de ne pas suffire à couvrir les pertes des victimes. Les malfaiteurs ont multiplié les sociétés et les comptes afin de brouiller les pistes, et selon l’avocate Me Laureen Kraftchik-Lafond, il est « impossible de retrouver les fonds et d’identifier les victimes ». Les enjeux pour la fédération France Victimes se dessinent : évaluer la capacité des accusés à indemniser et déterminer l’éligibilité des victimes aux fonds de garantie.

Une résonance alarmante au sein de la communauté

Ce procès « Carton rouge » coïncide avec une époque où les arnaques en ligne explosent de manière exponentielle. Guy Grandgirard, président de l’Association de défense des consommateurs de France, affirme que depuis 2018, les cas d’escroquerie ont crû considérablement, avec plus de 3500 dossiers gérés et un préjudice dépassant 400 millions d’euros. Dans ce contexte inquiétant, l’affaire « Carton rouge » représente un cas qui mérite toute notre attention, tant pour ses implications judiciaires que pour son impact sur la confiance du public envers le sport professionnel.

Analyse des enjeux de l’affaire Carton rouge

Aspect	Détails
Montant total des préjudices	28 millions d’euros selon les estimations des enquêteurs.
Type d’escroqueries	Vente de faux diamants, arnaques en crypto-monnaies et faux agents de footballeurs.
Nombre de victimes	Environ 1200 personnes ou entités touchées, incluant des clubs de football.
Durée du procès	Plus de trois semaines d’audiences prévues.
Age des prévenus	Entre 28 et 73 ans, témoignant d’un panel d’escrocs varié.
Souffrances des victimes	De nombreuses victimes ont perdu leurs économies et engagé des dettes.
Clubs de football impliqués	Une douzaine de clubs, dont Sochaux, Angers et Toulouse, visés par des arnaques.
Conséquences judiciaires	Des peines de jusqu’à 10 ans de prison pour les prévenus.
Mandats d’arrêt	Trois individus restent en fuite, faisant l’objet d’un mandat international.
Impact sur les consommateurs	Accroissement des arnaques en ligne, avec un préjudice global dépassant 400 millions d’euros.

• Date de début du procès : 21 octobre 2024
• Lieu : Centre des congrès de Nancy
• Nombre de prévenus : 22 personnes
• Âge des prévenus : 28 à 73 ans
• Victimes : Plus de 1200 individus et entités
• Montant total du préjudice : 28 millions d’euros
• Types d’escroqueries : Faux diamants, bitcoins, faux agents de footballeurs
• Peines encourues : Jusqu’à 10 ans de prison
• Clubs de football concernés : Une douzaine
• Sociétés impliquées : Multiples, avec 199 comptes dans 19 pays

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— Police nationale 38 (@PoliceNat38) January 11, 2024